J'ai écrit il y a peu un texte sur ce fléau, cette maladie, cette "tare" qui nous touche tous. Je me suis servi de ma propre expréience et d'autres pour faire un texte que je trouve drôle, dont chuis content, presque fier. Son but principal était de renseigner les personnes de mon entourage sur ce que c'était sans pour autant que ca soit rébarbatif et trop technique.
Je cherche pas forcèment à créer un débat autour de ça, ni de polémique, mais si il y en a un, pourquoi pas du moment qu'il n'est pas houleux. ^^
J'attends vos avis avec impatience et une petite appréhension.

La Collectionnite Aigue.
Cette maladie ne touche qu’une partie bien spécifique de la population. A savoir les fanatiques qui de par le fait qu’ils investissent de l’argent ou une part d’eux-mêmes dans ce dont ils sont fans peuvent donc être considérés comme des passionnés. Ils ne représentent qu’un faible pourcentage de personnes à l’échelle mondiale, mais sont quand même suffisamment nombreux pour créer des sortes de communautés autour de leur passion commune avec leur propre vocabulaire et jargon.
Cette passion commune s’entretient le plus souvent autour de grandes sagas du cinéma Hollywoodien, mais également autour du monde de la Bande Dessinées, des Dessins Animés et autres thèmes sacralisés comme étant mythiques par les passionnés. Il faut cependant préciser que la principale cause de cette maladie au-delà de l’intérêt apporté à l’œuvre en elle-même est la production de produits dérivés de toutes sortes par les créateurs de ces cultes d’adoration. On trouve en premier lieu les partenariats avec les chaînes de grande distribution, les firmes alimentaires et autres moyens de consommation qui assomment le marché de goodies, puis les produits dérivés constitué principalement de jouets, mais aussi d’objets touchants au monde littéraire et vidéo ludique de toutes sortes déstinés aux enfants grands comme petits. Enfin, on trouve les pièces numérotées qui constitue le plus gros investissement et la plus grande convoitise et adoration de part la qualité de l’objet et son numéro. C’est dans cette catégorie qu’on trouve les bustes, les statues, les répliques, …
Ces deux dernières catégories apparaissent sur un marché principal, celui des boutiques de Vente Par Correspondance ou spécialisés, et vont ensuite sur le second marché où en fonction de leur caractéristiques et rareté, elles voient leur prix évoluer jusqu’à devenir leurs côtes de vente officielle. Nous tairons les sombres affaires de spéculation abusive encore trop souvent présente. C’est la loi de l’offre et de la demande …
La Collectionnite Aigue consiste donc tout simplement dans le fait de collectionner tout ce qui peut avoir un rapport avec ce dont l’individu est fan. On rencontre des cas différents à travers la planète, ceux qui veulent tout posséder dans toutes les gammes, de la moindre petite babiole à la pièce la plus rare et chère ; et ceux qui ont une collection ciblée soit par choix, soit par manque de finances. Nous n’aborderons pas ici le débat qui fait rage entre ceux qui gardent tout en boite et ceux qui déballent tout pour exposer. Chacun trouve dans sa collection son bonheur que ce soit en exposant ses pièces sous forme de scénettes et dioramas ou dans leurs boîtes accrochées au mur. « L’important reste de se faire plaisir ! » comme ils disent entre eux.
Il est aussi coutumier de dire à un nouvel arrivant dans ce monde de la Collection ou à un membre averti de la communauté souhaitant commencer un nouveau type de collection « Tu es fichu ! » comme pour lui signifier qu’il vient d’entrer dans un monde qu’il sera difficile de quitter à moindre coût. En effet, et c’est là la raison qui fait que l’on peut qualifier la Collectionnite Aigue de maladie : c’est qu’au-delà de l’intérêt porté à l’œuvre entretenu grâce aux créateurs via toutes les marchandises mentionnés plus haut, on y trouve une relation de dépendance entre l’acheteur et le produit. Beaucoup s’accorderont à dire que « quand on commence, on peut plus s’arrêter …» et ce vieil adage est vérifié. Il est avéré et ce de source sûre aux vues des nombreux témoignages que si un dit collectionneur n’achète pas de produits pendant un certain temps, il apparaît alors en lui un manque et tout ne vas pas aussi bien qu’il le voudrait. Manque qu’il ne pourra combler que par l’achat d’une pièce conséquente ou de plusieurs petites qu’il pourra ouvrir ou admirer à loisir jusqu’à la prochaine rechute. On en vient donc plus à parler de dose, de toucher, de came et de dépendance que d’achats mensuels, de recevoir une pièce, de produits, … Des études ont permis de découvrir que certains collectionneurs avait une addiction toute particulière pour l’odeur de plastique que dégage une figurine à peine ouverte. Il y a également tout un rituel autour de l’ouverture des produits, chaque geste est infiniment calculé et précis à force d’être répété. Dans ces moments là, le collectionneur est dans son monde et ne peut être dérangé.
L’Homme est doté de plus de passions que de raison, et la preuve en est une nouvelle fois faîte ici que ce soit par la quête illusoire de vouloir tout posséder dans un domaine et par l’aliénation partielle de l’être à travers ce besoin d‘acheter, de voir sa collection s’enrichir. Il y a cependant quelque cas surprenants. On a vu parfois certains collectionneurs revendre une partie de leur collection pour se diriger vers une autre branche ou changer tout simplement de domaine. C’est ce qu’on appelle un recentrage. L’inconvénient de ce genre de pratique, c’est que les produits sont revendus sur le second marché et vont donc à d’autres collectionneurs entretenant à la fois la spéculation pour certaines pièces, l’intérêt de l’acheteur pour le monde qu’il habite et surtout la sustentation de son manque grandissant. Il semblerait cependant que l’on puisse guérir de cette maladie puisqu’on a déjà vu quelques personnes revendre l’intégralité de leurs biens de fans pour ne plus rien acheter derrière. Là encore, ces pratiques entretiennent les points déjà évoqués et cela constitue pour la personne un choix important, un sacrifice insupportable qui le conduise souvent à rechuter et à racheter.
Aucun remède existant ne semble pouvoir arrêter cette folle frénésie de l’achat si ce n’est un grand changement dans la vie du collectionneur qui peut être le glissement de son intérêt pour quelque chose d’autre, ou un interdit bancaire, ou bien la simple et cruelle perte de ce qu’on appelle « la Foi » et qu’il faut comprendre par ‘envie’ et ‘passion’.
Gardons cependant à l’esprit que ce sont les passions qui entretiennent nos rêves …