04 juin 2008 19:06
Monfils l'héritier
Vingt-cinq ans après la victoire Porte d'Auteuil de Yannick Noah, Gaël Monfils s'est qualifié mercredi pour les demi-finales des Internationaux de France, performance qu'aucun Français n'avait réalisé depuis Sébastien Grosjean en 2001. Tombeur du n°5 mondial, David Ferrer (6-3, 3-6, 6-3, 6-1), le Francilien affrontera Roger Federer vendredi pour une place en finale.
Magistral. Qui aurait cru à un tel scénario au moment du tirage au sort le vendredi 23 mai ? La réalité est pourtant bel et bien là: Gaël Monfils est en demi-finales de Roland-Garros. Le 59e joueur mondial a fait chavirer le Central de bonheur en s'offrant le scalp du 5e à l'ATP, un des cadors de la surface ocre, David Ferrer. Une énorme victoire acquise de main de maître qui fait de Gaël Monfils le successeur de Sébastien Grosjean, dernier Tricolore à s'être qualifié pour le dernier carré des Internationaux de France. C'était en 2001... Un succès qui fait également taire les mauvaises langues, avançant le fait que le Français n'avait jusque-là accroché aucun gros poisson pour se frayer un passage en quarts. Cette fois, c'est David Ferrer qu'il a fait plier. Logiquement au vu du match livré par le Français. "Gaël a joué à un niveau très élevé , reconnaissait peu après l'Espagnol sur France 2. Il était difficile pour moi de faire mieux."
Dans le premier quart de finale de sa carrière, sur un court Philippe-Chatrier bondé, Gaël Monfils prenait le meilleur départ. Relâché en dépit de la pression inhérente à l'événement, le protégé de Thierry Champion prenait un excellent départ en breakant d'entrée de jeu sur une faute directe de David Ferrer. A 2-0, le jeune Français continuait de varier intelligemment son jeu entre grosses accélérations et balles bombées obligeant l'Espagnol à reculer loin derrière sa ligne de fond. Agressif, tenant parfaitement l'échange, « La Monf' » se détachait 4-2. S'appuyant sur une excellente longueur de balle, le membre du Team Lagardère plantait les coups gagnants, alors que Ferrer s'agaçait en regardant son clan. Sans solution jusqu'ici, le cinquième joueur mondial cédait à nouveau son service et le set, sur un passing qui heurtait la bande du filet.
La première manche en poche (6-3), le champion du monde juniors 2004, salué par une ola du public pouvait se retourner vers son kop le poing serré. L'Espagnol ne s'affolait pas pour autant, trouvant peu à peu ses marques. A 3-3, il ne manquait pas l'occasion de s'emparer de la mise en jeu du Français sur une volée de revers bien négociée. Le vainqueur de Valence cette année profitait alors d'une baisse de régime de Monfils pour égaliser à une manche partout sur un break blanc (6-3). Avec 13 coups gagnants dans cette manche, l'Ibére semblait reprendre le dessus.
Une défense héroïque
Mais Gaël Monfils, pour le match le plus important de sa jeune carrière, ne tardait pas à se ressaisir, breakant dès l'entame du troisième set, sans perdre le moindre point. Campé derrière sa ligne de fond de court, il faisait preuve d'une énorme combativité en s'arrachant sur chaque balle. Laissant l'Espagnol diriger le jeu, l'ancien élève de Tarik Banhabilès remettait inlassablement chaque balle avec une impressionnante régularité. A 3-1, il se procurait même deux balles de double break. En vain... Ferrer pouvait souffler mais ne dégageait pas non plus une grande sérénité, affichant clairement sa frustration après des amorties ratées. Car c'est bien l'infatigable espagnol à la condition physique irréprochable qui craquait dans l'échange avant le Français.
A 5-3 sur son service, Ferrer était une nouvelle fois bousculé, gêné par les changements de rythme de Monfils qui soulevait le Central en s'emparant du troisième set sur une demi-volée dans le filet de l'Ibére (6-3). Thierry Champion bondissait sur son siège, alors que son protégé se frappait la poitrine... Mené deux sets à un, Ferrer se retrouvait dans la même situation que lors de ses deux matches précédents remportés face à Lleyton Hewitt et Radek Stepanek. Sa fébrilité pouvait toutefois donner du tracas à son entraîneur.
"Federer ? Je l'attends de pied ferme !"
A 1-0, trois grosses fautes en coup droit offraient le break à Monfils, qui n'en demandait pas tant. Le Français se détachait 3-0, puis 4-0 après une terrible double faute de Ferrer. Le match était plié. A 5-1, sur son service, le membre du Team Lagardère ne craquait pas pour se propulser en demi-finales des Internationaux de France. Place maintenant à Roger Federer, le numéro 1 mondial... "Aujourd'hui, j'ai joué un très gros tennis , expliqua-t-il face à Nelson Montfort. J'ai réussi à tenir le coup physiquement. C'est un peu ce qui me faisait peur. Federer ? J'ai encore une revanche à prendre. J'ai perdu contre lui deux fois cette année. Mais là ce sera chez moi. Je l'attends de pied ferme..."
Bah...ça vous étonne Roba Fett 76 qui mange un sveltess ???