Mintinbox ne peut être partout, mais heureusement nous avons nos reporters au 4 coins de la France pour nous faire partager différents évènements. Cette fois-ci, c’est au tour de Fabien qui s’est rendu à l’exposition Dark Lens de Cédric Delsaux, place au reportage …
Habitant la capitale, j’ai donc accepté l’invitation et me suis rendu rue d’Artois pour voir les dernières créations de Cédric ( et boire quelques coupes de champagne par la même occasion ).
Au total, l’exposition est composée de 19 photos dont 12 des 24 que compte la 3ème série, pour beaucoup prises à Dubaï. Parmi elles, 5 étaient même 100% inédites et n’avaient encore jamais été exposées puisque finies peu de temps avant l’exposition.
Petite nouveauté pour cette 3ème série, Cédric a fait appel à la 3D pour certaines de ses photos mettant en scène un droïde de la fédération du commerce. Le principe reste en revanche, toujours le même en intégrant des personnages Star Wars dans des décors urbains terrestres. Cette utilisation du numérique, permet notamment de donner plus de vie aux scènes que ne le faisaient les shoots de statues Attakus. Les droïdes sont vraiment expressifs et toujours en pleine action. Deux de ces photos ont particulièrement retenu mon attention : la 1ère met en scène des droïdes se reposant sur une vielle Buick, dans la 2ème une immense armée de droïdes est entrain d’investir un vieux terrain vague en arrivant de toute part. Magnifique !
À noter que pour ce travail, il a fait appel à un artiste infographiste : Pierrick Guenneugues. Vous pouvez d’ailleurs visiter son site internet et voir quelques making of des photos qu’il a faites pour Cédric.
En tout cas, cette nouvelle série est une nouvelle fois une réussite. Un peu plus articulée autour des vaisseaux de la saga que les 2 premières séries, Cédric a surtout réussi à se renouveler en faisant appel à l’imagerie numérique qui donne un nouveau souffle à la série en créant des scènes de SF très vivantes. Bref si vous êtes sur Paris avant la fin de l’expo ( faites vite, il ne vous reste plus qu’une semaine puisque l’expo finit le 2 janvier 2011 ), passez à la galerie Acte 2 pour admirer les dernières créations de Cédric. Sinon vous pouvez toujours jeter un oeil aux photos que j’ai pu prendre dans la galerie en fin de cet article.
À l’occasion de cette expo, Cédric à bien voulu répondre à quelques questions ( attention scoop inside ! ) :
Fabien : Cédric tu viens de finir ta 3ème série de Dark Lens, qu’est ce qui t’as donné envie de replonger dans cet univers ? Et l’approche est-elle la même que lors de tes 2 premières ?
Cédric Delsaux : Star Wars est un univers potentiellement infini, il n’est jamais difficile de s’y replonger. Cette série recoupe tellement mes préoccupations de photographe liées à la question de la fiction dans le réel que je pourrais même ne plus travailler que sur Star Wars… Ce que je ne veux évidemment pas faire, je ne veux pas être estampillé comme « le photographe exclusif de Star Wars », j’aspire à de nouvelles séries, essayer d’autres choses, changer de forme, de ton, ne pas se contenter de répéter une bonne idée. Pour autant, tu as peut-être remarqué que les trois séries ne sont pas de simples répétitions du même dispositif, à savoir un lieu et un personnage de Star Wars. Au fur et à mesure que j’ai travaillé dessus, j’ai affiné mon point de vue, j’ai tenté de rendre les images plus mystérieuses, plus envoutantes. Le fonctionnement plus frontal, plus basique du début à laisser la place à une réflexion plus poussée, plus critique sur le paysage. Pour résumer on pourrait dire qu’au début c’est la science-fiction qui s’est immiscé dans le réel et qu’à la fin c’est la totalité du réel qui est devenu de la science-fiction. Les images de Dubaï semblent d’ailleurs évoquer un monde plus imaginaire que réel…
Fabien : Une grande partie de cette série a été shootée à Dubaï, qu’est ce qui t’as amené à choisir ce lieu particulier ?
Cédric Delsaux : J’ai découvert cette ville lors d’un autre projet – « nous resterons sur terre » – qui tentait d’analyser les rapports que nous entretenons avec tous les lieux que notre modernité a engendrés. Dubaï en est le parangon ou si l’on veut la caricature. C’est une ville de superlatifs, folle en bien des aspects, mais c’est une ville surtout dont le fondement est imaginaire, fantasmagorique. Contrairement à toutes les autres capitales du monde dont le socle est historique, le Dubaï moderne est né sur un désert en seulement quelques années des rêves de grandeur de ses dirigeants. Cette cité est en lisière du réel… il s’en faudrait d’un rien pour qu’elle bascule dans une autre dimension. La saga Star Wars ne pouvait donc être ici que chez elle, il ne s’agissait plus d’une confrontation d’univers comme la série à Paris, mais d’une mutuelle absorption.
Fabien : Tu étais invité à Star Celebration V l’été dernier. Quel a été le retour du public américain dont la plupart était des fans de la saga Star Wars ? Et quel effet ça fait de savoir que Georges Lucas a apprécié ton travail ? Et toi, qu’as tu pensé d’un tel évènement ?
Cédric Delsaux : Oui j’ai été très heureux de participer à cette convention, les réactions ont été excellentes, les fans étaient amusés, intrigués voire fascinés… . Je bousculais un peu leur monde, j’apportais quelque chose de différent, beaucoup n’imaginaient pas que l’univers Star Wars est bien plus vaste que ses propres films… J’ai également pu montrer à Georges Lucas mon travail qui a été emballé. Il a d’ailleurs rédigé la préface de mon livre qui va sortir en France en avril 2011… c’est une sensation indescriptible… tu fabriques une série dans ton coin, avec peu de moyens, pas de soutien ( en tout cas au début… ) et quelques années après le maître en personne te félicite pour ton « travail exceptionnel »… ben… tu te pinces et tu te repinces encore… parce que ça ne paraît tout simplement pas réel.
Merci donc à Cédric pour l’invitation et pour cette petite interview, où vous aurez remarqué l’annonce de la sortie future d’un livre regroupant le travail de Cédric sur sa série Dark Lens pour avril 2011, préfacé par Georges Lucas en personne. Excusez du peu !
En attendant le livre, vous pouvez retrouver la galerie Acte2 à cette adresse : 41 rue d’Artois – 75008 Paris.
La galerie est ouverte aux horaires suivantes : du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 15h à 19h et le samedi de 13h à 18h.
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