Bon alors je vais vous dire pourquoi SEVEN est le meilleur polar de l’histoire du Cinéma. Voir un des films les plus importants de notre histoire, de votre histoire.
En trois points seulement.
Il vous faut un peu de temps, alors prenez plaisir à lire, comme j’ai pris plaisir à rédiger cela ce soir.
Je ne vais pas rentrer dans la technique des travellings (je ne suis pas une bête pour ça et il est tard).
Introduction :
C’est un film qui traite de l’accoutumance à la violence. Le fait d’accepter par habitude et d’oublier, ou de repousser les limites de l’acceptable.
Les médias, le stress de la vie, l’environnement, la politique, etc… nous poussent à oublier nos valeurs, notre dignité, et nos règles. Nous connaissons tous nos droits, « j’ai le droit ou je n’ai pas le droit »… mais nous oublions nos devoirs ! La différence parfois entre l’Homme et la Bête. Existe-t-il une différence ? A nous voir, parfois, non !
FINCHER le réalisateur situe ce drame dans cette mégapole impersonnel, il pleut tout le temps.
1 / La photo du film
Le type à la photo est un expert, c’est celui qui a bossé avec Jeunet & Caro sur La cité des enfants… et Delicatessen, très ocre, très marron, ambiance épaisse voir poisseuse, puis glaciale, pâle, sale.
C’est un peu le même itinéraire que Blade Runner. L’enfer de la ville. Ou l’humain n’est plus qu’une collectivité, ou le don et le partage n’existe plus, seul survivre donne un rythme à notre vie.
Cette lumière et couleur sont oppressantes tout le long de l’histoire. Seulement à la fin nous sortons de la ville, mais pour avoir une couleur jaune orange trop chaud, trop moche pour être rassuré sur l’ailleurs (l’ailleurs n’existe plus).
2/ L’histoire
Contrairement au Silence des agneaux, les Rivières, Bone Collector, Copycat ou tous les autres films ou l’on suit un Serial Killer (Quoi ? Serial Killer ! A bon entendeur !), ce film ne traite pas de l’individu en mutation ou à la recherche de quelque chose. Sur tous les autres films l’itinéraire du tueur n’est pas acceptable, car personnel !
Tollés sur vos écrans, « comment 2ora accepte les meurtres de Seven ? » On se calme !
Morgan Freeman , le vieux flic, arrive à saturation, de ces crimes, de cette violence gratuite. Pareil à lui, surtout si vous avez une femme, un frère, une mère, des enfants, votre révolte et votre incompréhension sur des faits divers que je ne citerais pas mais qui vous ont bousculés, dérangés ou profondément touchés. Je ne vous parle PAS de faire justice, ou de retourner cette violence, mais de cette rage au fond de vous, car il vous est impossible de comprendre ces actes de barbaries, de les accepter en tant qu’être humain, normal (que veut dire normal ? Bah pensant, doué de réflexion, d’un sens des responsabilités et d’une maîtrise de soi (pour faire court)).
Nous avons donc un flic qui n’accepte plus, qui ne comprend plus.
Et nous avons un tueur qui (assez rapidement dans le film) va commettre 7 meurtres (oui, Seven vient de là, bravo !) et pas un de plus.
Si on en le gaule pas avant la fin (Freeman le dit), il disparaîtra.
C’est un tueur avec un message. Comme les autres tueurs ? Non, car son message est à l’ensemble ce cette mégapole, à l’ensemble du monde, pas à un flic, pas à sa mère, pas à lui-même, non un message à l’ensemble de la population, dont vous faîtes partis (sic !). « Long et dur est le chemin qui de l’enfer conduit à la lumière ». C’est dans le film, c’est clair !
Les faire bouger, les heurter. Pourquoi parce que nous acceptons trop. Nous n’avons plus de limite à notre folie. Et bien moi, le méchant meurtrier (pas tout à fait net qu’en même). Je vous adresse ce message. On a un bouquin qui s’appelle la Bible, que l’on doit lire de travers car voilà vos devoirs et voilà ce qu’il ne faut pas faire. Je ne vous parle pas du petit chocolat, non je vous parle de bouffe !!!!
Je vais vous montrer ce qu’est la gourmandise (et que cette bouffe tue exactement comme ceux qui n’ont rien à bouffer, le rapport entre le Nord et le Sud). Je vais vous montrer, que même sous nos aires de "J’suis sympa" et "j’aime tout le monde mais chez les autres alors" ;... bah lorsque l’on voit une personne différente, on ne peut s’empêcher de la regarder, voir d’être mal à l’aise, parce que nous sommes conditionnés comme ça (société de consommation sans un bourrelet). Je vais, moi le meurtrier poussez à l’extrême la limite de ce que vous avez oublié.
Les gens qui meurent dans Seven, ne sont des gens comme vous et moi, et pourtant, ils sont proches de nous, l’avocat véreux, le gros, le pédophile, le mannequin , etc.
D’habitude, c’est la mère de famille de l’on assassine, les étudiants, la "filles au moeurs légères", etc.
Là non ! Pourquoi ? pour vous plonger dans la peau de Mills (Le sublime Brad PITT), vous préparer à l’inacceptable.
Vous aller accepter ces meurtres ! Au moins un, le dernier !
La Paresse, ce mec sur ce lit, horrible, inacceptable, impensable, flippant… ou mais ce mec est un pédophile. Crions Justice, bah elle est passée mais elle l’a relâché par l’avocat de …L’Avarice !
Révoltant non, horrible, inacceptable, impensable, tient les mêmes termes ?
Donc rapidement pour faire une synthèse intermédiaire : Nous sommes en présence d’un meurtrier qui tue des gens pas nettes et qui finalement traduit de façon EXAGERE ce que l’on a pu ressentir un jour envers une de ces personnes pas très gentilles.
Simple exemple, ce que vous ressentez envers un pédophile par exemple!
Là vous commencez à être mal à l’aise !
Vous allez donc être petit à petit conduit tout doucement mais sûrement à la confrontation entre John DOE et MILLS. Dans les mêmes dispositions. Et là il faut du talent ! Et là, se trouve la puissance de ce film.
Avec l’ENVIE et la COLERE.
Rapidement pour résumer. Le tueur se livre, il ne reste que ces deux pêchés. Les gentils flics pensent avoir gagné. On se rend bien compte que le tueur n’est pas clair (Superbement joué par Spacey ).
Grosso modo et évitons le gore. Mills reçoit la tête de sa femme enceinte dans une boîte en carton, sic !
Doe a goûté à l’envie, la vie de Mills. Il ne reste plus qu’à Mills de sombrer dans la colère.
Doe est fou, bon il est pas clair mais est-il réellement fou? non malheureusement! Il est révolté, indigné. Il veut être celui qui dénonce, celui qui vous montre ce qui ce fait de pire par l’homme, les 7 pêchés capitaux.
Le trilogue dans la voiture est très important. On pourrait partir en disant, bon ok, il a interprété un passage de la Bilble, et ce taré a pété un plomb, il a pris son pied, il s’est soulagé…
Oui comme vous et le soulagement que vous auriez si vous étiez le seul à pouvoir arrêter un acte de barbarie ou de torture !
Voilà, si Mills tue John Doe, alors Doe aura accomplis son message…
Mais peut-il faire autre chose que de le tuer ? Et vous ?
Un film ou le « méchant » gagne ! De cette façon, inexorablement, fatalement… le destin. La bible, le destin. Dois-je vous rappeler le Coran le destin de Homme ? Le même Archange (Gabriel) qui est apparu aussi bien à Marie qu’a Mahomet, présent chez les sumériens (bon ok je savais pas non plus) et dans des textes hébreux… Waouh ! On va s’arrêter là.
Ce film vous promène sur le fil du rasoir pendant 2h, et ce rasoir fait mal.
Aucun film ne place l’individu et ses sentiments les plus violents, hélas si humainement louables, au centre d’un tel conflit entre vous… et vous !
C’est pas beau ça !
3/ Un Générique
Un générique qui a révolutionné l’ensemble des génériques du cinéma. En effet après Seven (qui veut dire Sept, j’suis sympa), le générique fut traité comme une part d’introduction de l’œuvre. Il met en condition et quelle condition. Avec ce générique vous savez que vous allez être malade, comme une sale cuite avec un mauvais vin. A la fin du film, le générique avait raison.
Conclusion :
En regardant ce film vous venez d’assister à une tragédie au sens littéral du terme: en trois temps, l’espace, le temps, le destin.
Mais une tragédie complète et totale :
Eschyle : la tragédie de la justice divine
Sophocle : la tragédie du héros solitaire (qui est le héros solitaire entre ces trois protagonistes ?)
Euripide : la tragédie des passions
On reprend le terme être humain, normal (doué de réflexion, d’un sens des responsabilités et d’une maîtrise de soi). Le plus célebre des Serial Killer, Ted Bundy, n’avait pas le sens des responsabilités. C’était une bête féroce, un « monstre ». John Doe le fait pour vous responsabilisez, pour vous.
Aie ! Moi je ne lui demande rien. Personne n’a jamais dit, « mais rêveillez-vous ? »
Ce film est un chef d’œuvre car il vous bouscule… comme John DOE !!!!!!!
Bonne nuit les petits…
Ne vous prenez pas la tête sur DOE, ce n’est qu’un film…un "Rhôôôôôôôôôôô la vache !" de bon film.

Merci et salut.
