Les Oranje sanguins n'assument pas :
Agressifs voire violents, les Pays-Bas ont eu l’idée étonnante d'accuser l'arbitre après leur finale perdue face à l'Espagne (0-1 a.p.). Pour Bert Van Marwijck et ses joueurs, Howard Webb a commis plusieurs erreurs fatales sur l'action du but d'Iniesta. Pourtant, ils devraient faire profil bas.
La finale de la Coupe du monde 2010 entre les Pays-Bas et l'Espagne restera dans l'histoire. Avec 14 avertissements (9 pour les Pays-Bas, 5 pour l’Espagne) et un rouge, elle est à ce jour la plus brutale. Loin devant celles des éditions 1986 (6 jaunes) ou 1990 (4 jaunes et 2 rouges). On peut l'interpréter de deux façons : le jeu rugueux des Bataves ou le manque de maîtrise d'Howard Webb. Pour Bert van Marwijck, c'est tout vu. Le sélectionneur néerlandais a chargé sans hésiter l'arbitre anglais de la rencontre. "Je ne pense pas que l'arbitre ait bien contrôlé le match", estime-t-il. Et il en rajoute une couche : "Si vous regardez son comportement ce soir, je pense que le premier match entre la Suisse et l'Espagne a une influence sur lui." Pour mémoire, Webb avait dirigé le premier match des Espagnols. Ceux-ci avaient perdu face aux Helvètes (0-1).
Dirk Kuyt va même plus loin. Pour lui, c'est à cause l'homme en noir que les Pays-Bas ont raté le sacre pour troisième fois après les échecs de 1974 et 1978. "Nous sommes en colère parce que nous étions tout près. Il ne faut jamais accuser les autres, parce qu'à la fin, chacun est le seul responsable de sa propre performance, mais l'arbitre était légèrement plus pour eux que pour nous, accuse l'attaquant de Liverpool. C'est ce qui nous a coûté la Coupe, en fin de compte". L'objet de la discorde : sur le but d'Andres Iniesta, "l'attaquant se trouve en position hors-jeu sanctionnable au début de la phase (sur un premier centre de Fernando Torres, ndlr)" estime Kuyt.
Kuyt : "L'arbitre nous coûte le titre"
Les Oranje sanguins n'assument pas
De son côté, Bert Van Marwijck s'appuie sur un autre fait de match, quelques minutes plus tôt, pour fustiger M. Webb : "Il aurait dû nous donner un corner à la fin du match et donner un deuxième carton jaune à un Espagnol qu'il aurait dû exclure." Sur ce point difficile de lui donner tort. Sur l’action qui a précédé le but espagnol, un coup franc de Weisley Sneijder, en prolongation, Howard Webb n'a pas vu que le ballon avait été dévié par le mur (115e). "C'est une erreur incompréhensible de l'arbitre", dénonce de Jong. "Tout le monde dans le stade a pu voir qu'il y avait corner et non coup de pied de but. Et dans la foulée nous prenons le but", renchérit Joris Matijsen.
Le hic dans l’histoire, c’est que les Néerlandais sont muets sur leur propre comportement, souvent à la limite de l'agression. En première période, Mark Van Bommel puis Nigel De Jong auraient sans doute mérité l'expulsion. Le premier pour un tacle par derrière sur Iniesta (22e). Le second pour une semelle en pleine poitrine de Xabi Alonso (28e). En d'autres termes, les Pays-Bas auraient pu (ou auraient dû) se retrouver à 10, voire à 9, avant même la demi-heure de jeu. Il a fallu attendre la 109e minute pour que Heitinga soit expulsé. "Les Espagnols aussi ont commis de grosses fautes." C'est la réponse de Bert Van Marwijck. Un peu court... Les Oranje auront récolté 23 cartons jaunes en Afrique du Sud, égalant ainsi le total d’une équipe lors d’une Coupe du Monde : l’Argentine en 1990. Par ailleurs, il n’y avait pas autant de cartons en Coupe du monde depuis un match de 2006 entre le Portugal et… les Pays-Bas.
"Nous étions si proches…"
Le sélectionneur avoue néanmoins que cette entreprise de démolition du milieu de terrain espagnol était le fruit d'une stratégie. "Ce n'est pas notre style de commettre toutes ces fautes. Mais c'était une finale", concède Van Marwijck. "Nous voulions jouer un beau football mais il y avait une grosse équipe en face, explique encore le beau-père de Van Bommel. Mais je le répète les deux équipes ont commises des fautes. Même si ce n'était pas ce que les gens espéraient pour une finale, il y avait de l'intensité." Johan Cruyff, lui, a dû détourner les yeux...
(Source Eurosport.fr)